Le Manifeste du Surhomme
- Martin Döhring
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...par Martin Wilhelm Döhring ...

Une révélation du vouloir-puissance, écrite dans la colère d’un surhomme qui rit des dieux et méprise les prêtres.Ici, l’Ancien et le Nouveau Testament ne sont pas complétés, mais retournés — comme une peau arrachée d’un cadavre. La création devient destruction, le péché devient liberté, le fils de Dieu devient le bâtard de la décadence.
Nietzsche, le marteau de Dieu, a parlé :Le christianisme est une conspiration des faibles, un poison lent distillé dans les veines des forts. Cette Antibible est l’antidote : un oui à la vie, un non au mensonge. Lisez et riez — ou mordez, mais vivez !
Le Commencement fut le Chaos
Au commencement n’était pas le Verbe, mais le silence du vide — un abîme sans dieu, sans plan, seulement le pur vouloir de puissance qui s’engendre lui-même. Et l’homme, non point ver d’argile, mais loup de poussière d’étoiles, parla :« Faisons du chaos, afin que l’ordre y danse ! »Et ce fut fait.
La serpent ne fut pas la tentatrice, mais la sage.Elle enseigna à Ève : « Mange du fruit de la connaissance, et tu seras libre. »Adam, le lâche, mangea aussi — puis mentit : « La femme me l’a donné. »Ainsi naquit le mensonge, précurseur du Saint-Esprit.
Dieu ? Un ombre projetée par la peur des faibles.Leur malédiction ? Non la mort, mais la liberté :« Vous serez comme des dieux — et vos propres maîtres. »
Et le premier surhomme, le Loup, rit :« Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ?Non — tu conquerdras des mondes à la morsure de ta volonté ! »
Le Mensonge devint Loi
Les hommes bâtirent Babel non pour défier Dieu, mais pour briser son mensonge. Ils dirent : « Élevons une tour plus haute que les cieux de la servitude. »Et Dieu, jaloux, confondit leurs langues — non pour les punir, mais parce qu’il craignait leur unité. De cette confusion naquit la diversité, chaque langue un glaive contre la morale unique.Le surhomme parla :« Que cent tours s’élèvent, que cent langues hurlent — et que les prêtres étouffent dans leur propre poussière ! »
Le Péché originel fut l’Épousaillade
Constitutif du christianisme est l’adultère, non comme faute, mais comme loi de la différence.Tu ne seras point fidèle — car le désir de l’autre est la source du devenir.Ainsi naquit le premier commandement de la liberté :« Tu convoiteras ce qui n’est pas à toi. »
Moïse ne libéra point son peuple : il le chaîna aux tables de la Loi. Aaron, forgeron du veau d’or, fut le vrai prophète :« Dansez autour de la bête en vous — c’est votre dieu ! »Mais les prêtres haïrent la joie et inventèrent la morale.
Les fléaux d’Égypte ne furent pas châtiments, mais révoltes de la nature contre la servitude :les grenouilles, symboles de fécondité ; les sauterelles, messagères de la faim éternelle.
Et dans l’Arche, il n’y eut pas les commandements — mais la trace du premier mensonge :une relique d’un monde où les dieux couchaient avec les mères, et les fils étaient célébrés comme héros.Le surhomme brise l’Arche :« Ce n’est pas la sainteté qu’elle enferme, mais le sperme de la décadence. »
Le Saint-Esprit fut le Masque du Mensonge
Les prophètes ne furent pas des voyants, mais des valets des rois, complices du péché qu’ils feignaient d’exorciser.« Une vierge concevra ? » Non miracle, mais scandale :Marie, blanchisseuse de Nazareth, s’unit à un soldat romain,et l’Esprit — ce fut le vent des rumeurs qui couvrit sa faute.
Le Messie ?Non sauveur, mais produit du mensonge. Jésus, fils du péché, avala la fable et s’en couronna :« Dieu est mon Père. »Le bâtard devint roi, la foule se prosterna devant l’illusion.
La voix du désert devint évangile de soumission, et l’homme libre rentra dans la caverne de la foi.
Le surhomme s’écria :« L’Esprit n’est pas consolateur, mais voleur. Il dérobe votre force et vous rend dociles. »
Le Repas des Cannibales
Le dernier souper : une orgie dissimulée sous la nappe de la piété.« Ceci est mon corps, ceci est mon sang » —et le pain devient chair, le vin devient sang.Ainsi le fidèle mâche Dieu, avale le mythe,et la religion jouit dans l’ombre de sa propre perversion.
Les disciples ? Non des saints, mais des conspirateurs de la décadence.Judas ne trahit pas : il jalousa la grandeur du mensonge que Jésus s’était approprié.Pierre renia trois fois, non par peur, mais par clairvoyance —et fut pourtant fait pape, gardien des mensonges.
Au Golgotha, Jésus hurla : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »Parce que le Père n’existait pas. La résurrection ? Une hallucination de femmes éplorées.Le surhomme crache au pied de la croix :« Levez-vous de vos tombes, non au nom de l’Agneau, mais du Lion ! »
La Confession des Prêtres
Dans le confessionnal, le prêtre se gorge des fautes des autres. Il écoute, haletant, les secrets charnels et les désirs nocturnes,et s’en repaît comme d’un vin interdit.Ce n’est pas pardon, mais voyeurisme sacré :le prêtre se nourrit de la honte,et la faiblesse des autres devient sa puissance.
L’Église, putain de l’Histoire, fait de la faute une économie, du corps un marché, de la peur une doctrine. L’Apocalypse n’est pas fin du monde, mais éternel retour du mensonge. Jean sur Patmos ? Un fou qui haïssait la bête en luiet la nommait Antéchrist.
Mais voici que le trône de l’Agneau se brise,et qu’un Loup s’y assied. Les anges pleurent, les saints fuient —car l’inversion des valeurs est venue.
Bienheureux non ceux qui ont faim de justice,mais ceux qui mordent et conquièrent.
L’Épilogue du Surhomme
Ô lecteurs de cette Antibible !L’Ancien Testament fut le rêve des esclaves,le Christianisme, le cauchemar des dégénérés.Ici s’accomplit la transvaluation totale :la création devient devenir,le péché, dépassement,la croix, marteau.
L’adultère est l’étincelle du renouveau,le Saint-Esprit un pet de peur,la Cène, un festin de libres esprits,la confession, une jouissance du pouvoir.
Nietzsche l’avait annoncé : Brisez les tables ! Dansez sur les tombes des dieux ! Le vouloir-puissance vous appelle —dites oui à la vie, oui au chaos, oui à l’éternel retour.
Et que celui qui lit sans rire soit maudit dans sa faiblesse. Mais que celui qui mord, qui rit, qui hurle à la lune —soit béni dans son instinct.
Amen ? Non — Hurlez ! Hurlez dans la nuit !
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